En quittant son service pour rentrer chez elle, l’inspectrice Lazard remarque dans la rue Michelle, une petite fille seule et manifestement perdue. Elle la ramène au poste où l’inspecteur Barbala la prend en charge ; l’instant d’après, Barbala passe par la fenêtre... Lazard fait appel à Mulder et à Scully ; il est évident que la petite Michelle n’a pas pu tuer seule un homme adulte, et elle affirme d’ailleurs qu’un autre homme était présent ; tout se complique quand le portrait-robot établi d’après son témoignage fait apparaître le visage de Charlie Morris, un policier tué en service 9 ans plus tôt...
Sans être aussi jubilatoire que les précédents, cet épisode n’en est pas moins un bon exemple de ce qui fait l’intérêt de cette série (du moins dans les premières saisons...) : la contamination du réel par le fantastique.
On est en effet clairement devant un phénomène paranormal, au sens premier, un phénomène qui n'entre pas dans le cadre des connaissances scientifiques généralement admises, que la science ne peut expliquer, mais en même temps ce phénomène qui échappe à la compréhension met en évidence une affaire policière tout ce qu’il y a de plus clair et concret. L'inexplicable est l'explication.
Comme pour incarner ce paradoxe qui était le principe même d'X-files à la base, Mulder comprend dès le début que le paranormal est à l'œuvre, Scully n'y croit pas, ce qui donne lieu à l’une de ces disputes entre eux qui font tout le sel de leur relation, elle ne sera pas témoin du phénomène (c'est elle qui monte à l'étage libérer Mme Fiore tandisque l'esprit de Charlie Morris se déchaîne au rez-de-chaussée, comme par hasard !) et pourra continuer à le nier, lui le verra de ses yeux mais n'aura aucun élément pour le prouver... Leçon d'X-files, mes amis ! Et que ça me plait !
À part ça, cette fois encore, la musique excelle à créer un climat de tension, la petite fille inexpressive est glaçante et parfaite dans son rôle, et la façon dont la peur qu’elle inspire à sa propre mère est suggérée fait réfléchir : à quel moment une mère en vient-elle à l'évidence que son enfant n'est pas normal, et à quel point ça doit-il aller pour qu'elle commence à en avoir peur ?
Bref, très bon, encore une fois ; il est juste dommage que ce soit un peu trop fantastique pour qu’on y croit complètement.