Véritable nouveau départ pour la série après une saison 5 controversée adorée par les uns et détestée par les autres, la 6 marque une rupture très nette: la production a déménagé de Vancouver à Los Angeles.
L'identité visuelle de la série, qui était l'un de ses éléments les plus importants et sa marque de fabrique, change donc complètement en même temps que le lieu de tournage: elle devient beaucoup plus lumineuse et colorée, dans des décors naturels moins verts et plus arides.
L'esprit lui aussi change légèrement, puisque la série glisse lentement mais sûrement du paranormal au surnaturel et que ses héros se trouvent en ce début de saison dans une situation qui leur est inhabituelle.
La saison 6 tranche donc sensiblement avec la précédente; dans la mesure où celle-ci a été controversée, ce n'est peut-être pas plus mal...
J'aimerais pouvoir l'affirmer.
J'aimerais pouvoir crier haut et fort que cette saison est sans conteste meilleure que la précédente. Mais hélas ce sont ses défauts et les reproches qu’on peut lui faire qui me viennent à l’esprit en premier. Ce qui m'a gênée en particulier, c’est ce dénigrement de ses propres rouages et cette auto-flagellation systématiques auxquels la série s’est livrée cette saison sous prétexte de nous faire rire.
Dreamland qui discrédite complètement la mythologie de la série, HTGSC, Rain King ou Arcadia qui prétendent disséquer la relation entre Mulder et Scully, ça fait trop d'épisodes-concept, qui réfléchissent sur un thème au lieu de raconter une histoire, pour une série qui a toujours su raconter d'excellentes histoires.
D’ailleurs de façon générale il est clair qu’X-files ne s’accommode pas vraiment de l'étude de mœurs et ne reste vraiment bonne que lorsqu’elle s’en tient à ce qu’elle sait faire, à savoir le thriller teinté de surnaturel.
Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit: le bilan est loin d’être négatif!
Je serais bien injuste en effet de ne pas reconnaître les réelles qualités de cette 6e saison. C’est que tout le monde
semble s’être efforcé "d’alléger la sauce": les épisodes comiques sont moins potaches, les dramatiques, moins tire-larme, bref la série gagne ici en sensibilité et en humanité.
En outre, si on oublie Dreamland, la mythologie fait ici un pas de géant.
Mais ce qui fait le plus plaisir à voir tout de même c’est que la relation entre Mulder et Scully, quand les scénaristes daignent la laisser mûrir à son rythme, tout simplement au fil des aventures que vivent les deux collègues dans les vrais épisodes reposant sur de vraies histoires, au lieu de s’échiner à faire des épisodes soi-disant ciblés romantisme qui ratent leur cible parce qu'ils se contentent de démontrer, y évolue de façon décisive vers quelque chose de... résolument plus tendre (le meilleur exemple étant Field Trip, une véritable enquête avec un véritable enjeu dramatique, mais dont le dénouement constitue peut-être la première vraie preuve d'amour entre Mulder et Scully).
Ne serait-ce que pour ça, même si tout n’était pas parfait on peut dire que la saison 6 est quand même une bonne saison.