Ah, tiens, je peux comprendre la déception qu'engendre la saison 5, mais c'est, je pense, uniquement du aux attentes que l'on portait sur elle : elle devait clairement servir de rampe de lancement au film.
(A ma connaissance, une saison entière en guise de teasing, je ne me souviens pas d'un fait semblable).
Je n'ai pas senti de dérives quelconque, seulement une accentuation de tout ce que la série comportait jusqu'alors : les loners humoristiques ont vu leur portion s'aggrandir... depuis la saison 2. (une petite note au passage, mais lors de la saison 4, la série avait quand même failli s'auto-parodier plusieurs fois, je penses notamment à Teliko et Chupacabre qui aligne les stéréotypes comme pas deux) et le versant sentimental/lyrique est présente depuis la 2 également (voire, depuis la première saison, avec "Le messager"). J'ai même vu ça d'un bonne oeil que le show se mette à inviter des auteurs pour qu'il apporte un peu de sang neuf, le souci étant que ses auteurs ne se conformaient pas toujours à la "structure" typique mis en place dans la série : si William Gibson essaie tant bien que mal de faire du "X-Files" version cyberpunk, Stephen King lui semble oublier qu'il écrivait un épisode d'X-files.
De même, j'ai bien apprécié que Carter continue à donner un passif au personnage secondaire : l'épisode sur les Lone Gunmen est aux indics de Mulder, ce que "Musing of Smocking Man" est à CGB Spender ou "Nid d'abeilles" est à Skinner. Quant à "Compagnon de Route", il est bancal, mais son intention est louable. Le petit bonus que l'épisode apporte est un background que l'on ne soupçonnait pas (Mulder n'est pas l'inventeur des X-Files, il ne fait que perpétuer le boulot d'un autre), ce qui contribue à donner une lecture métatextuelle sur le show : Chris Carter se dit lui-même un enfant de l'affaire du Watergate, tout comme Mulder, ce qui explique les thèmes récurrents de la conspiration, des thèmes déjà en vogue quelques décennies plus tôt. En somme, les X-Files sont nés au moment du Watergate.
Mais effectivement, c'est la première saison où l'on sent l'équipe entière un peu débordée (il y a le film en post-prod) ou, plutôt, éparpillée. Il me semble que toute l'équipe n'a pas été sollicitée pour le film, par conséquent, on dirait que le personnel restait sur place n'est pas donnait tout ce qu'elle pouvait donner.... parce qu'elle n'était pas suffisamment supervisée.