Pourquoi particulière à plusieurs titres? Parce qu'elle l'est par sa forme (plus courte et filmée dans le désordre), par son ton (plus de décalés et de hors-série), par sa place dans l'histoire de la série (coincée entre le tournage et la sortie en salles du film) et surtout par sa réception par le public (elle est la première qui ait été autant détestée par certains fans qu'adorée par d'autres). Et moi, dans tout ça, ce que j'en pense?
À cette époque où X-files était clairement devenue pour moi ma passion et ma raison de vivre, et pour le public dans son ensemble un vrai phénomène de société, cette saison 5 que j'avais attendue avec la même impatience que les précédentes a été ma première grande déception.
Et s'il est très facile d'écrire en vitesse un éloge quand on a aimé, ça demande plus de réflexion de trouver pourquoi on n'a pas aimé... en l'occurence, ça fait 10 ans maintenant que je cherche a comprendre ce qui a bien pu coincer dans cette saison 5; tentative d'explication.
Manifestement, Chris Carter était trop préoccupé par l’adaptation ciné d’X-files durant cette 5e saison, et le résultat c’est qu’il a bâclé et l’une et l’autre.
À la fois trop absorbés par le film pour soigner la série et contraints de ne pas trop en dire dans la série pour ne pas saboter le film, lui et son équipe se sont finalement retrouvés pieds et poings liés en ce qui concerne cette 5e saison télé, ce qui pourrait expliquer, au moins en partie, pourquoi sans être mauvaise, et je souligne "sans être mauvaise", elle laisse pourtant une telle impression de n’importe quoi.
Mais était-ce une raison suffisante pour la bâcler à ce point? La seule explication que je vois à tant d’épisodes à côté de la plaque est qu’après une saison 4 excellente mais éprouvante, Carter a cru bon de renouveler l’inspiration de la série, mais l’a fait en y changeant ce qui n’aurait jamais du être changé et en lui donnant un ton qui va à l’encontre de son orientation première: que viennent faire là tous ces épisodes comiques (PMP, Bad Blood, très bon cependant)?! Et ceux situés des années dans le passé (Unusual suspects et Travelers)?! Ou encore ceux clairement fantastiques (Kill switch, Patient X et The Red and the Black) ou ceux dont le seul but semble être de tirer des larmes au spectateur (Christmas Carrol, Emily, All Souls)?
On a parfois l’impression que Carter ne sait plus où il va tant il veut aller partout au risque d’aller trop loin. Il n’est clairement plus du tout question dans X-files de faire hurler de peur, mais plutôt de toucher à tous les genres et à tous les sujets, avec, hélas, des réussites inégales...
Que dire en effet des scénaristes extérieurs à l’équipe habituelle qu’il a engagés comme intérimaires dans l’urgence pour décharger les réguliers d’un peu de leur travail?! Ils n’ont rien compris à X-files!
Les grands noms de la littérature Stephen King et William Gibson dont on attendait tant en sont les meilleurs exemples.
Or on est étonné de voir que Carter n’a pas spécialement fait en sorte de les remettre dans le droit chemin, comme si la recherche d’originalité dans leur démarche avait excusé la médiocrité de son résultat.
Au final, on a l'impression pour la première fois qu'X-files a cherché le ton juste pendant toute la saison sans jamais parvenir à le trouver, et si cette saison a ses fans et comporte ses bons moments, beaucoup en ont été déçus, dont moi.