Dans sa petite ville de Nouvelle-Angleterre, Martha passe pour une épouse et une mère modèle appréciée de tous; mais le jour où sa fille lui dit avoir été attaquée par un corbeau, elle disparaît brusquement... Trop heureux de quitter une planque sordide, Mulder se voit confier l’enquête. Mais au milieu des petites hypocrisies de cette communauté écoeurante de respectabilité, Elaine, meilleure amie de Martha et femme du shérif chargé de l’enquête, n’a pas l’air dans son état normal...
Puisque j’en étais à la saison 7, me rendant compte que cet épisode ne m’avait laissé absolument aucun souvenir, j’en ai profité pour le revoir.
Pour vous dire, je ne me rappelais même plus qu’il y avait un monstre dedans!
Eh bien lui aussi je l’ai complètement redécouvert lors du revisionnage!
Ainsi, il m’est apparu évident cette fois-ci que cet épisode est placé sous le signe des apparences; tout repose dessus.
En effet, si une fois de plus dans cette saison 7 c’est Skinner qui confie à Mulder une affaire qui s’avèrera relever du paranormal, c’est uniquement pour une question d’image: parce que le mari de la disparue est juge fédéral. Les familles heureuses de cette jolie petite ville ne le sont qu'en apparence, névroses, médisances, tromperies et parties de jambes en l'air en étant la réalité; et même l'enquête que Scully mène de son côté trouve sa solution dans le décalage entre les apparences et la réalité, puisque son suspect est un travesti et que les disparitions dont il est coupable sont des sauvetages!
Ce postulat, plutôt malin et bien trouvé, permet donc d'introduire beaucoup de bonnes choses dans cette histoire qui sans ça aurait été des plus plates: une critique sociale bien sentie, doublée du grand thème de l’orgueil puni, des fausses pistes et un suspense savamment entretenu, une suspecte glaçante qui a vraiment la tête de l’emploi...
L’absence de Scully restée en planque donne l’occasion de quelques conversations téléphoniques hilarantes; bien que le rythme faiblisse un peu en cours de route, la tension et les moments de frisson sont constants; enfin, le dénouement est assez inattendu: celle que toutes les apparences désignaient comme la tueuse n'est qu'une victime de plus, et la vraie coupable est celle qu'on n'aurait pas soupçonnée!
Dès lors le fin mot de l'histoire s'explique très vite: les apparences trompeuses une fois envolées, la réalité qui reste est... un monstre, né des névroses provoquées par ce décalage constant entre des apparences qu'il faut sauver à tout prix et une réalité loin d'être aussi rose; et c'est la confrontation avec sa propre réalité qui le détruit...
Fallait y penser!!!
Finalement le seul reproche qu’on puisse faire à cet épisode sympathique est que le lien entre les corbeaux et la tueuse n’est pas suffisamment clair.
Mais à part ça, intelligent, prenant, pas mal du tout, cet épisode!