7x07 Orison/id.

[Camille la ceci-cela]

Le fétichiste Donnie Pfaster s’est échappé de prison sans que personne ne s’en aperçoive. Mulder comprend que c’est parce que les gardes étaient sous hypnose, ce qui est l’œuvre de l’aumônier, le père Orison. Celui-ci se croit investi de la mission de soustraire les condamnés à la justice humaine pour exercer sur eux la justice divine, mais Pfaster lui a échappé, avec toujours la même idée en tête que 5 ans plus tôt : Scully…

Vous le savez, car je l’ai déjà évoqué plus d’une fois, je n’ai pas aimé cet épisode. C’est pourquoi j’ai tenu à le revoir avec 10 ans de plus et un regard neuf. Après ce revisionnage, je ne ressens plus la même détestation qu’avant pour cet épisode, mais je continue à le trouver bancal et gâché.
Son problème est que toute la réflexion religieuse est carrément de trop dans un thriller qui se suffisait à lui-même.
Allons, dès la seconde où Scully apparaît, musique digne de “l’Exorciste”, Bible aux pages qui tournent toutes seules et réveil qui indique 666 quand elle se réveille en pleine panne de courant, et tout à coup, POUF, tout redevient normal, matin ensoleillé, réveil qui donne l’heure et musique habituelle de Mark Snow quand le courant revient, vous allez me dire que ce n’est pas un peu téléphoné ?
Pourtant, un criminel dangereux s’est échappé de prison, Scully veut l’arrêter avant qu’il fasse du mal à quelqu’un et Mulder la soutient et s’inquiète pour elle, bref ils sont eux-mêmes, normaux dans une affaire policière normale. Aussi tout le côté grossièrement surnaturel induit par la symbolique religieuse développée semble carrément plaqué par-dessus.
D’ailleurs, une fois de plus j’adore l’attitude de Mulder tout au long de cet épisode, parce qu’il est complètement en décalage avec l’épisode : pour une fois il est le seul à garder les pieds sur terre dans une histoire où tout le monde sombre dans la psychose.
Contrairement à Scully, qui se met à voir et surtout entendre à travers la fameuse chanson des signes devant lesquels elle semble décontenancée (ce qui m’a fait dire que sa Foi est mal traitée dans la série puisqu’elle semble être une source de doutes plutôt que de réconfort pour elle)…
Et c’est ce qui me dérange justement dans cet épisode, toute cette insistance sur le surnaturel. L’intrigue d’un prêtre qui fait évader des prisonniers pour mieux les punir était suffisamment originale et intéressante et surtout le personnage de Donnie Pfaster si délicieusement pervers et tant aimé des fans était largement assez charismatique pour faire une bonne histoire sans qu’il y ait besoin d’y plaquer cette symbolique surnaturelle bidon.
D’ailleurs, c’est au moment où le révérend Orison commence à bassiner Scully avec les signes de Dieu qu’elle est censée voir et ne pas pouvoir rater que ça devient exagéré et chiant.
Mais en plus d’être inutile et chiant, cette fois tout l’aspect surnaturel est surtout complètement invraisemblable : contrairement à n’importe quel autre épisode où on s’attend à voir du surnaturel, ici rien ne justifie qu’Orison devine comment le prof de catéchisme de Scully la surnommait, quelle chanson elle écoutait quand elle a appris sa mort, ni que cette chanson passe en boucle depuis le matin ; même l’explication de son pouvoir d’hypnose est limite fumeuse, un simple mesmérisme m’aurait autant convaincue à moindre frais.
Et là arrive le plus abusé de tout, Pfaster qui morphe en démon face au prêtre, comme s’il était l’incarnation du diable…
Et c’est dommage parce que, je le répète, le côté thriller/épouvante, juste Mulder, Scully, Pfaster et Orison, suffisait largement pour bâtir une intrigue intéressante.
J’en veux pour preuve la tension à peine soutenable et la peur que l’on ressent pour la call-girl à perruque rousse dans la scène où elle est en compagnie de Pfaster et qu’on se dit qu’il va la tuer.
Rien à redire non plus sur les dix minutes de pur bonheur de l’affrontement physique et psychologique entre Pfaster et Scully à la fin. Bien sûr, on sait très bien que Scully ne peut pas mourir et va forcément s’en sortir, donc l’issue est prévisible et on n’a pas peur, mais que c’est intense, que c’est captivant, vraiment classe ! Le combat qui n’en finit pas, la résistance forcenée de Scully, sa tentative de se libérer, l’arrivée de Mulder au moment suprême, et la scène géniale du meurtre de Pfaster avec le muet et le ralenti que j’ai interprétés comme la focalisation de toutes les émotions négatives de Scully sur lui… Tout ça c’était bon !
Malheureusement, l’ultime scène de dialogue entre elle et Mulder me laisse toujours aussi sceptique ; mais pas pour la même raison qu’il y a 10 ans : à l’époque je m’étais sentie flouée et frustrée que l’épisode ne réponde pas à la question de savoir si c’était Dieu ou le diable qui avait guidé Scully, cette fois j’ai eu le sentiment que cette question n’avait même pas lieu d’être posée.
Scully n’a aucun remord à avoir, Pfaster n’a eu que ce qu’il méritait, elle a tout simplement laissé éclater sa rage sur un homme mauvais qui lui avait fait du mal et risquait d’en faire encore à elle et à d’autres et qu’il fallait stopper avant, ce n’est ni divin, ni diabolique, c’est juste humain.
En essayant d’y voir autre chose, elle se pose trop de questions, donc le sens des paroles de la chanson, “ne cherche pas plus loin”, lui a totalement échappé…
…si toutefois cette chanson avait vraiment un sens. En voulant absolument donner un sens qu'ils n'avaient pas à tous ces signes qui n’en étaient pas, ne lui a-t-elle pas, à la chanson elle aussi, donné une importance qu’elle n’avait pas ?
Mais c’est que j’en viendrais à me poser trop de questions à mon tour ! Preuve, s’il en fallait une, que tout ce délire métaphysique ajouté à cette histoire ne fait que la plomber au lieu de la servir…

[CSM]

Étant donné qu'il est la suite d'un de mes épisode préféré "Irresistible", j'étais assez étonné de la tournure du second volet. Pour autant je ne cache pas mon plaisir de revoir Pfaster, et surtout le combat final avec Scully: magnifique. Et finalement, ils ont bien su réinstaurer l'ambiance des débuts. Mais il faut faire un peu abstraction de la sentence religieuse, certes. Pour moi: bon épisode quand-même.

[Camille la ceci-cela]

Oui, pour moi aussi, bon épisode finalement contrairement à ce que j'avais trouvé la 1ere fois, mais un épisode où il n'aurait pas fallu qu'il y ait du surnaturel. Avoue quand même que c'est un comble pour une série qui, à la base, reposait entièrement dessus...